Accueil et rétention des profs
À l’heure où tous les regards sont tournés vers le recrutement et la rétention des étudiantes et étudiants, peu de considération est mise sur l’accueil et la rétention des profs. Stress, épuisement professionnel, parcours du combattant pour la conciliation travail-famille, pour le retour des congés de maladie, pour obtenir le matériel adéquat pour l’exercice de sa tâche, etc. Ces situations qui ne favorisent ni la créativité ni l’envie de contribuer deviennent malheureusement monnaie courante. Nos demandes ont pour objectif de s’assurer que les départements puissent engager plus de profs et les garder.
L’augmentation du plancher d’emploi
Le ratio étudiant-prof à l’UQAM est parmi les plus hauts des universités québécoises. L’augmentation du nombre de profs viendrait prêter main-forte aux profs qui voient les trois composantes de leur tâche s’alourdir. L’amélioration des conditions de travail des profs passe aussi, entre autres, par l’augmentation du plancher d’emploi (actuellement de 1200), par l’intégration des maîtres de langue, mais aussi par l’ajout de nouveaux postes dédiés. Il est proposé d’ajouter des postes réservés aux candidatures de personnes chargées de cours de l’UQAM qui satisfont aux exigences des postes affichés par les départements, ceci en marque de reconnaissance de leur contribution très importante à la réalisation de la mission de l’UQAM et à son développement.
Nous demandons un plancher de 1257 postes en 2022-2023 (soit les 27 postes de maîtres de langue auxquels s’ajoutent 30 nouveaux postes), une augmentation de 40 nouveaux postes par année pour atteindre 1337 postes en 2024-2025, ainsi que l’ajout de 10 postes par an réservés aux candidatures de personnes chargées de cours de l’UQAM.
La mise en œuvre de mesures d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI)
Une révision importante des articles de la convention collective portant, entre autres, sur l’embauche et l’évaluation est nécessaire pour tenir compte de la diversité des parcours et des profils des personnes qui aspirent à être profs et de celles qui le sont déjà. Cela passe par un renforcement des différentes mesures visant à assurer l’inclusion effective des femmes, des personnes autochtones, des personnes issues des minorités visibles et ethniques et des personnes en situation de handicap, de même qu’à favoriser une meilleure représentativité de ces groupes au sein du corps professoral, et ce, dans tous les départements et aux instances de l’UQAM. Des mesures d’EDI doivent notamment être appliquées tant au moment du recrutement et de l’embauche, qu’au moment de l’évaluation des profs. Des aménagements physiques sont également demandés pour les personnes en situation de handicap qui œuvrent et étudient à l’UQAM.
Nous demandons la mise sur pied d’un comité paritaire ayant pour mandat l’élaboration d’un plan d’action spécifique aux profs pour assurer la mobilisation effective de mesures assurant l’accès à l’égalité des groupes visés, ainsi que l’équité, la diversité et l’inclusion au sein du corps professoral et à l’échelle de l’Université.
Nous demandons une augmentation du seuil minimal de représentation féminine dans chaque département et une augmentation de la représentation féminine aux différentes instances de l’UQAM, l’objectif étant d’atteindre la parité dans les deux cas.
Nous demandons, pour les autres groupes visés, que des cibles départementales soient établies en fonction de la représentation de chaque groupe au sein du bassin de recrutement de l’Université
L’accueil des profs provenant de l’extérieur du Québec
Trop souvent, de nombreux obstacles défavorisent le recrutement et la rétention de profs provenant d’autres pays, notamment sur le plan des démarches liées à l’obtention du permis de travail et de la résidence permanente pour les profs et leur famille. Aussi, les nouveaux collègues ayant déjà occupé des postes de profs hors Québec ne bénéficient pas toujours des dégrèvements octroyés aux nouveaux profs afin de faciliter leur intégration à l’Université et à la communauté scientifique québécoise.
Un soutien adéquat à la recherche et à la création
Les profs doivent pouvoir développer et réaliser leurs projets de recherche et de création dans les meilleures conditions possibles. Les profs ont besoin d’un fonds annuel et universel dédié à cette composante de leur tâche. Les congés sabbatiques sont également essentiels au développement de la recherche et de la création et de leur diffusion. Or, ces dernières années, nous avons vu une augmentation fulgurante des couts de voyage et de séjour.
Nous demandons que l’Université prenne complètement en charge l’aide aux démarches pour l’obtention du permis de travail et de la résidence permanente des profs et des membres de leur famille, ainsi que les frais relatifs à ces démarches.
Nous demandons que tous les profs provenant de l’extérieur du Québec se voient octroyer les dégrèvements prévus à la convention collective pour les personnes intégrant le corps professoral uqamien.
Nous demandons l’octroi à chaque prof d’un fonds annuel de 2000 $ dédié à la recherche et la création.
Nous demandons que le nombre de dégrèvements disponibles dans le cadre du concours annuel conventionné soit augmenté de façon significative.
Nous demandons une révision substantielle du montant des frais remboursés lors des congés sabbatiques, ainsi que l’inclusion de frais additionnels actuellement non couverts, comme ceux relatifs aux visas et aux vaccins.
Bonification des réserves de crédits d’enseignement
Les réserves de crédits d’enseignement permettent aux profs une indispensable flexibilité dans l’organisation de leur tâche professorale. Ces crédits sont une source importante de fonds pour le développement et la diffusion de la recherche et de la création, notamment pour le paiement de salaires et l’octroi de bourses aux auxiliaires de recherche. En ce moment, le nombre de crédits d’enseignement que les profs peuvent garder dans leur réserve est limité. Les crédits octroyés pour l’encadrement aux cycles supérieurs s’ajoutent à la réserve, dont le plafond est déjà trop bas. L’encadrement aux cycles supérieurs a changé avec le temps et le nombre de crédits qui est attribué à cette tâche n’est plus représentatif du travail réellement effectué. Les crédits sont versés à des moments imprévisibles, ce qui exige une vigilance constante par les profs de leur réserve. De plus, lorsque les profs convertissent leurs crédits d’enseignement en fonds d’appui à leurs activités professorales, ces crédits sont reconnus seulement à 55 % du cout moyen d’une charge de cours.
Nous demandons que la conversion d’un cours en fonds représente 100 % du cout moyen d’une charge de cours au lieu de 55 %.
Nous demandons que la réserve de crédits d’enseignement permise passe de 9 crédits à 15 crédits et que les crédits liés à l’encadrement aux cycles supérieurs soient comptabilisés dans une banque de crédit distincte.
Nous demandons l’augmentation du nombre de crédits d’enseignement octroyés pour l’encadrement des mémoires et des thèses.
Les absences et les aménagements de la tâche pour des raisons de santé, de parentalité et familiales
Au cours de leur carrière, les profs vivent de multiples événements et situations qui requièrent des absences de courte ou de plus longue durée, ou des aménagements de leur tâche pour en tenir compte. Pensons notamment aux absences pour raisons de santé, aux congés pour nouveau parent et aux aménagements pour les personnes ayant des responsabilités comme proches aidantes. Une importante mise à jour de la convention collective est nécessaire afin de garantir une meilleure reconnaissance et prise en compte de ces réalités sur le plan de la prise des congés, du retour au travail après un congé et de l’aménagement de la tâche lorsque nécessaire. Par exemple, la pratique actuelle de l’Université de mettre les profs en « dette de cours » si leur départ ou leur retour d’un congé tombe au mauvais moment, soit juste avant ou pendant une session, constitue une source importante de stress pour les profs et peut, dans certains cas, hypothéquer un retour réussi au travail après une absence. Faisant suite à des modifications législatives récentes, nous demandons l’intégration à la convention collective d’améliorations significatives en cas de congé pour responsabilités parentales et familiales.
Nous demandons une meilleure reconnaissance des besoins des personnes proches aidantes, notamment par l’aménagement de l’horaire d’enseignement des profs qui prodiguent des soins à des personnes proches ou qui les accompagnent sur une base régulière.
Nous demandons une bonification des indemnités versées par l’Université lors d’un congé d’accueil et de soutien relatifs à l’adoption d’un enfant.
Nous demandons que les profs ne se retrouvent plus en « dette de cours » lors d’un départ ou d’un retour d’un congé lié à la santé, d’un congé parental ou d’un congé pour responsabilités familiales.
Nous demandons que les profs se voient créditer le ou les cours prévus à leur plan de travail pour le trimestre de leur départ ou de retour d’un congé. Les profs se concentrent alors sur les deux autres composantes de leur tâche.
Nous demandons que les profs qui attendent une intervention chirurgicale planifiée se voient créditer le ou les cours prévus à leur plan de travail pour le trimestre visé.
Nous demandons que les profs se voient créditer le ou les cours prévus à leur plan de travail si le retour au travail après un congé pour raisons de santé est prévu le mois précédant le début de la session.
Nous demandons des améliorations aux conditions de retour progressif au travail après un congé pour raisons de santé, ainsi que le respect des recommandations des médecins traitants.
Promouvoir le bien-être des profs et de leur famille
Il existe de multiples moyens pour améliorer le bien-être des profs et de leur famille, lesquels participent à rendre l’UQAM un lieu de travail plus attrayant, tout en confirmant les valeurs qui sous-tendent sa mission. Ces moyens sont de divers ordres.
Nous demandons la création d’un comité permanent sur les besoins des profs pour des services de garde additionnels.
Nous demandons la mise sur pied d’un comité afin d’évaluer les couts et les possibilités pour les profs d’avoir une assurance pour soins dentaires et optométriques.
Nous demandons que l’Université négocie un tarif préférentiel pour les transports en commun pour les profs.
Nous demandons que l’Université accroisse le nombre d’espaces sécurisés et dédiés aux vélos.
Nous demandons l’exonération des frais de scolarité pour les membres de la famille des profs.
Nous demandons l’accès gratuit au centre sportif pour les profs et les membres de leur famille.
Nous demandons une augmentation du nombre de semaines de vacances à partir de cinq ans d’ancienneté, jusqu’à l’atteinte d’un maximum de deux mois de vacances.
L’abolition de l’évaluation quinquennale
Contrairement à la pratique dans d’autres universités québécoises, les profs de l’UQAM ayant déjà obtenu leur permanence se soumettent à une évaluation aux cinq ans. Or, cette évaluation est souvent source de stress, de tensions et de conflits au sein des départements et entre collègues. Cet exercice, devenu au fil des ans sommatif plutôt que formatif, requiert un temps important pour les profs qui doivent constituer leur dossier d’évaluation, ainsi que pour les membres du comité qui doivent étudier l’ensemble des dossiers soumis pour évaluation. Un temps précieux est ainsi perdu, alors qu’il pourrait servir à d’autres activités professionnelles.
La fourniture des outils nécessaires à notre travail
La pandémie a révélé que l’Université ne fournit pas tous les outils nécessaires au travail des profs (ordinateurs, casques d’écoute, caméras, matériel d’impression, etc.). Beaucoup de profs ont ainsi dû débourser personnellement des sommes pour acheter le minimum d’équipement et de fournitures pour effectuer leur travail à partir de leur domicile. L’Université a refusé et refuse encore de rembourser ces dépenses liées directement à l’exécution de notre tâche professorale.
Nous demandons l’abolition de l’évaluation quinquennale des profs.
Nous demandons que soit garantie la fourniture du matériel informatique ou autre nécessaire à l’accomplissement du travail de prof et que des mesures particulières soient prévues en cas de fermeture de l’Université afin que les profs puissent poursuivre leur travail.
Le respect de la vie privée et de la dignité des profs
La communauté universitaire constate depuis un certain temps une augmentation très importante du nombre de caméras de surveillance dans les murs de l’UQAM. Dans certains départements, l’on retrouve une caméra dans chaque couloir et recoin.
Nous demandons un moratoire sur l’installation de caméras de surveillance à l’intérieur des campus de l’UQAM et la création d’un comité paritaire pour élaborer et faire adopter une politique sur l’utilisation des caméras de surveillance.